La réduction mammaire
Qu’est-ce qu’une hypertrophie mammaire ?
Une hypertrophie mammaire est un volume mammaire jugé trop important, gênant pour la patiente et pouvant occasionner des dorsalgies et des cervicalgies. L’intervention de chirurgie mammaire est prise en charge par la Sécurité sociale lorsque l’on retire plus de 300 g par sein, ce qui correspond à une réduction mammaire d’entre un et demi et deux bonnets. Il n’y a pas d’entente préalable à faire pour cela, mais la Sécurité sociale vérifie les examens anatomopathologiques de la glande mammaire qui a été retirée et qui est repesée par le laboratoire d’analyse anatomopathologique.
À partir de quel âge peut-on envisager une réduction mammaire ?
Avant de décider de réduire le volume mammaire, il faut que celui-ci ait atteint sa taille maximum, cela dépend donc de l’âge d’apparition des règles. Compte tenu de la gêne occasionnée, il n’est pas nécessaire ni indispensable d’attendre d’avoir eu tous ses enfants avant de pratiquer une réduction mammaire, il est possible d’effectuer cette intervention de chirurgie esthétique chez les jeunes filles mineures avec accord des parents ou des responsables légaux.
Comment savoir ce que seront les cicatrices ?
Lorsque le médecin plasticien effectue une réduction mammaire en général, il y a soit une cicatrice verticale autour de l’aréole, soit deux cicatrices autour de l’aréole, l’une verticale et l’autre horizontale. Tout dépend de la quantité de glande et de graisse à retirer lors de la chirurgie plastique.
Que devient la sensibilité des seins ?
La sensibilité des seins est diminuée pendant quelques mois après la chirurgie mammaire, mais il faut savoir que les seins hypertrophiques ont de toute façon spontanément une sensibilité qui est plus faible que les petits seins au niveau des aréoles et des mamelons, compte tenu de l’étirement des nerfs et de la grande taille des seins. En postopératoire, il y a une diminution de la sensibilité, mais celle-ci est largement récupérable grâce à des massages de toutes les zones cicatricielles de l’extrémité des seins. Environ trois semaines après l’intervention de chirurgie esthétique, il faut commencer à malaxer les cicatrices péri-aréolaires et aréolaires pour les assouplir et favoriser ainsi une meilleure récupération de la sensibilité.
Qu’en est-il de l’allaitement suite à une réduction mammaire ?
Cette intervention, en agissant au niveau de la zone aréolaire, peut perturber l’allaitement si les cicatrices sont très épaisses. Ceci est surtout vrai en cas de greffe des aréoles par le chirurgien plasticien. Dans tous les autres cas, de la même façon, il faudra masser et assouplir complètement la cicatrice la première année après la chirurgie esthétique pour favoriser le meilleur allaitement possible. L’allaitement est éminemment variable. Cela dépend de l’état psychologique et de santé de la maman et de la tonicité de l’enfant, il est donc impossible de garantir à 100 % un allaitement correct.
Le fait de pratiquer une réduction mammaire peut-il induire ou provoquer un cancer du sein en créant des cicatrices au niveau des seins ?
Non, lorsque l’on connaît le mode de développement d’un cancer du sein, on comprend que la création d’une cicatrice ne peut pas favoriser le développement d’un cancer du sein. Par contre, le fait du diminuer la glande mammaire par chirurgie plastique n’est pas pour autant une garantie qu’il ne s’en développera pas un par la suite. Je demande systématiquement une mammographie préopératoire à toutes mes patientes pour vérifier avant d’opérer qu’il n’y a pas le moindre signe de début de cancer du sein ou de micro-calcification. Après l’intervention de chirurgie esthétique, pour les patientes de plus de 40 ans, il faudra être surveillée tous les ans par son gynécologue et avoir des mammographies de contrôle tous les un ou deux ans, selon les antécédents familiaux.
Comment puis-je savoir si mon intervention est prise en charge par Sécurité sociale ?
Si je souhaite une diminution de la taille de mes seins et pas simplement les remonter, et si cette diminution est supérieure à un bonnet, il est fort probable que l’intervention de chirurgie mammaire soit prise en charge par la Sécurité sociale. Pour cela, il faut que le poids de la glande retiré soit d’environ 300 g. C’est le chirurgien plasticien qui évaluera, lors de la consultation, si la taille souhaitée correspond à une réduction mammaire prise en charge ou non par la Sécurité sociale.
Comment faire pour que le résultat soit le plus durable ?
Il faut surtout éviter tout ce qui va faire varier le volume et la taille de vos seins. Par exemple, en cas de grossesse, ne pas prendre plus de 10 kg et essayer de ne pas risquer trop d’allaitement, car les variations de taille dans la journée peuvent provoquer une chute des seins en postopératoire. Il est aussi impératif d’avoir un poids stable et de ne pas dépasser plus de 5 kg environ dans les variations de poids postopératoires si l’on veut garder le plus joli résultat possible. Il est donc souhaitable d’essayer de trouver une stabilité avant l’intervention du chirurgien plasticien, et de ne pas compter uniquement sur l’intervention pour arriver à stabiliser son poids.