Breast – Ptosis
Quelle est la différence entre une ptôse et une hypertrophie mammaire ?
Une ptôse mammaire correspond à une chute des seins qui provoque un résultat esthétique disgracieux et gênant pour la patiente d’un point de vue psychologique. Une hypertrophie mammaire est un trop gros volume des seins qui peut provoquer des douleurs au niveau du dos, et une gêne psychologique et dans la vie quotidienne. La distinction entre ces deux termes a été faite par la Sécurité sociale, qui ne prend en charge que les cas d’hypertrophie et de résection de glande mammaire de plus 300 g par sein. Le chirurgien plasticien est à même d’évaluer, lors de la consultation, s’il y aura 300 g ou non à retirer, selon le résultat souhaité par la patiente après la chirurgie mammaire. 300 g représentent une différence variant d’un bonnet et demi à deux bonnets de soutien-gorge. La Sécurité sociale vérifie les dossiers en contrôlant l’examen anatomopathologique qui montre une analyse de la glande mammaire retirée. Si une patiente est satisfaite de son volume mammaire lorsqu’elle porte son soutien-gorge mais est très complexée lorsqu’elle le retire et que ses seins tombent, on dit qu’elle a une ptôse mammaire.
À quel moment et comment peut-on traiter une ptôse mammaire ?
Lorsque la ptôse est modérée, il est possible pour le chirurgien plasticien de la traiter en plaçant des petites prothèses ou implants mammaires pour augmenter le volume (voir FAQ implant mammaire) par une opération de chirurgie esthétique. Lorsque la ptôse est plus importante et que le volume mammaire est satisfaisant, il est possible de refaire les seins par chirurgie mammaire sans rajouter de corps étranger. Dans ce cas, le chirurgien plasticien utilise toute la glande mammaire qui est descendue et aplatie sous le sillon mammaire pour la re-concentrer et recréer une forme de sein. Pour effectuer ce type de traitement, on retire complètement l’épiderme mais on garde le derme de toute la glande mammaire, qui permet d’enrouler en colimaçon et de créer un nouveau sein. Celui-ci sera suturé au plan du muscle pectoral grâce au derme, créant ainsi des seins plus solides qui auront beaucoup moins tendance à chuter.
Pourquoi y a-t-il différentes possibilités de cicatrices lors du traitement d’une ptôse mammaire ?
Lors du traitement d’une ptôse sans utilisation de prothèses ou implants mammaires, il y a trois possibilités de cicatrices dues à la chirurgie mammaire.
1) Une seule cicatrice autour de l’aréole : cela est possible lorsque la ptôse mammaire est très modérée et qu’il y a peu de peau à retirer par chirurgie esthétique.
2) Plus fréquemment, une cicatrice verticale autour de l’aréole. Cela permet de retirer une bonne quantité de peau et de travailler sur toute la glande mammaire de la façon précédemment décrite, en fixant le derme sur le plan du pectoral et en créant un nouveau sein plus galbé. Cette technique est la plus fréquemment pratiquée en chirurgie mammaire : elle permet de créer des seins qui résisteront mieux à la ménopause et aux années qui passent. Par contre, il n’y a pas de corps étranger, il s’agit donc de vraie poitrine qui peut varier selon les variations de poids des patientes. Il est conseillé d’avoir un poids relativement stable pour envisager ce type de traitement de chirurgie mammaire.
3) Deux cicatrices autour de l’aréole, l’une verticale et l’autre horizontale. Ces cicatrices importantes sont réservées aux ptôses très importantes, il faut en prévenir les patientes. Malgré tout, la cicatrice au niveau du sillon sous-mammaire n’est pas la plus visible, la plus visible est la cicatrice verticale qui barre le sein de l’aréole jusqu’au niveau du sillon sous-mammaire.
Est-ce utile de traiter la ptôse mammaire et est-ce définitif ?
Si l’on veut le résultat le plus définitif possible, il faut s’assurer de deux choses :
1) Que la patiente n’aura plus de grossesse ni d’allaitement après la chirurgie plastique, qui sont les facteurs modifiant l’aspect du sein ;
2) Qu’il n’y aura pas de variation de poids supérieur à 6 kg qui est aussi un facteur pouvant abîmer les seins.
En dehors de ces deux cas, si l’on traite la ptôse mammaire, compte tenu du travail qui aura été effectué sur la glande, on obtient en général un résultat pérenne au fil du temps mais qui subira bien sûr des augmentations ou des diminutions lors de la ménopause. En effet lors de la ménopause, deux facteurs peuvent se modifier au niveau des seins :
1) Le volume peut soit augmenter soit diminuer selon les patientes ;
2) L’aspect de la peau qui devient plus fine, plus sèche et donc moins souple peut donc provoquer une nouvelle petite ptôse.
Que faire si l’on a une ptôse des seins et que l’on veut encore avoir des enfants ?
Seule une discussion en toute confiance avec son chirurgien plasticien peut permettre de faire la part des choses. En effet, il est préférable de conseiller à une patiente qui a une ptôse modérée et qui souhaite encore avoir des enfants une abstention thérapeutique de chirurgie esthétique ou chirurgie plastique. Par contre, chez une femme jeune ayant une ptôse très importante et très disgracieuse qui entrave de façon dramatique sa vie quotidienne, il peut être envisagé de traiter cette ptôse par chirurgie esthétique. Il faut prévenir la patiente qu’il faudra qu’elle veille à ne pas prendre plus de 10 kg en cas de grossesse ultérieure, et éventuellement qu’elle prenne la décision de ne pas allaiter, si elle ne veut pas prendre de risque pour l’aspect esthétique de ses seins. D’où l’intérêt des consultations préopératoires qui servent à évaluer chaque cas particulier en fonction de l’aspect de la peau de la glande et du poids moyen des patientes.