Breast implants
L’implant mammaire peut-il traiter la ptôse mammaire (la chute de la poitrine) ?
Dans certain cas, lorsque la chute de la poitrine est due à une perte du volume des seins suite à des grossesses et des allaitements, il est parfois possible de traiter cette ptôse en rajoutant du volume, notamment en plaçant une prothèse ou implant mammaire par chirurgie esthétique. Mais cela est n’est possible que dans certains cas très particuliers, notamment lorsque l’aréole n’est pas ptôsée au-dessous du sillon sous-mammaire. Dans de nombreux autres cas, pour avoir un joli résultat, il est possible de placer des prothèses ou implants mammaires et de réajuster la peau autour de ces prothèses, par une intervention de chirurgie mammaire. Cela crée soit une unique cicatrice autour de l’aréole soit deux cicatrices, l’une autour de l’aréole et l’autre verticale. En cas de ptôse mammaire modérée, les prothèses anatomiques permettent de dérouler la partie inférieure du sein et de traiter la ptôse mammaire.
Dans quels cas peut-on être pris en charge par la Sécurité sociale pour une pose d’implant mammaire ?
En général, la prise en charge est acceptée pour la chirurgie reconstructrice du sein, du côté où le sein a été retiré. Il faut tout de même faire une demande de prise en charge à la Sécurité sociale. Pour les seins malformés, si la malformation est très importante, il est parfois possible de demander à la Sécurité sociale une prise en charge, mais celle-ci est le plus souvent refusée.
Quels sont les différents types d’implant mammaire qui existent ? Quels sont ceux le plus souvent posés ?
Un implant mammaire est formé d’une poche (enveloppe en élastomère de silicone) et d’un contenu qui peut être :
1) Du gel de silicone : il s’agit d’une matière souple et cohésive (non liquide). Ces implants mammaires on l’avantage d’avoir une grande souplesse au toucher et d’avoir une consistance très proche de la glande mammaire, ce sont celles qui donnent de meilleurs résultats esthétiques. Elles donnent peu de plis, mais chez les patientes très maigres, sans glande mammaire et avec une peau très fine, il est néanmoins préférable de les placer derrière le muscle pectoral à la partie supérieure pour éviter les plis. En cas de rupture de prothèse mammaire par accident ou usure, le sein peut se déformer mais il ne s’aplatit pas complètement. Dans ce cas, une mammographie avec échographie ou une IRM permet d’objectiver la rupture, et il est préférable d’envisager un changement de prothèse mammaire sans urgence. En effet, tout silicone répandu dans la loge mammaire, même s’il est compact, peut créer une réaction inflammatoire qui n’est jamais conseillée dans l’organisme. Ces implants mammaires ont été de nouveau autorisés en France à partir de 2001, après dix ans d’interdiction et de mise à l’étude. Cette étude a révélé qu’il n’y avait pas de relation entre le risque de cancer du sein ou de maladie auto-immune et la pose d’implants mammaires de silicone. Cependant, chez les patientes souffrant de maladie affectant le système immunitaire de façon chronique, il est parfois conseillé d’utiliser des prothèses en sérum physiologique.
2) Les prothèses en sérum physiologique : il s’agit d’un liquide mélangeant de l’eau et du sel. Ces prothèses présentent l’inconvénient de faire plus de plis que les prothèses mammaires en silicone et donc de provoquer au niveau des plis des zones de faiblesse qui peuvent conduire à des ruptures plus précoces. Elles sont moins agréables au toucher, notamment chez les patientes très maigres. Elles sont donc moins esthétiques. Elles sont cependant encore utilisées chez les patientes ayant des pathologies inflammatoires, afin de limiter les risques d’inflammation.
3) Les implants en hydro-gels, moins répandus dans le monde, auraient une durée de vie inférieure aux implants de silicone.
4) Les implants de polyuréthane, eux aussi moins répandus, présentent aussi des atouts positifs.
Comment choisir entre une prothèse en silicone et une prothèse en sérum physiologique ?
Le choix se fait bien entendu en accord avec la patiente. En général le chirurgien plasticien propose plutôt des prothèses en silicone car il a l’expérience et la certitude d’avoir un meilleur résultat de chirurgie esthétique. Par contre, en cas de maladie inflammatoire ou auto-immune parfois, les implants mammaires en sérum physiologique sont plutôt proposés pour la chirurgie mammaire.
Qui va choisir le type de prothèses mammaires utilisé pour mon intervention de chirurgie mammaire ?
Le choix bien entendu va être très orienté par le chirurgien plasticien, car il est toujours préférable que le chirurgien applique une méthode de chirurgie plastique qu’il connaît très bien, dont il maîtrise les suites opératoires et les éventuels risques. La relation médecin/malade est avant tout une relation de confiance. Il en est de même pour la relation médecin/patient dans le domaine de la chirurgie esthétique. Dans le devis qui sera remis lors de la deuxième consultation préopératoire figurera la marque des prothèses mammaires ainsi que les différentes tailles qui seront proposées par le chirurgien plasticien. Le patient fait donc confiance à son chirurgien plasticien qui s’engage à faire pour le mieux au bloc opératoire pendant l’intervention de chirurgie esthétique.
Pourquoi certaines patientes portent-elles des prothèses mammaires anatomiques et d’autres des prothèses mammaires rondes ?
Historiquement les premières prothèses mammaires qui ont été créées étaient des prothèses rondes. Sur une patiente allongée, elles s’étalent comme de véritables seins. Leur diamètre est adapté à la base thoracique de chaque sein et est donc variable selon les patientes. Il en existe différents types plus ou moins bombés (on dit dans ce cas plus ou moins projetés). Sur une patiente debout, compte tenu de la souplesse du gel de silicone, ces prothèses donnent un aspect du sein en forme de poire. En chirurgie mammaire, elles sont plus fréquemment posées que les autres prothèses anatomiques, car elles n’ont aucun risque de tourner et de donner au sein un effet inversé. Si l’on veut obtenir un sein plus en poire, il faut les placer derrière le muscle à la partie supérieure, et avec l’effet d’aplatissement du muscle le sein prend aussi une forme anatomique.
Les prothèses anatomiques ont été inventées plus tardivement. Elles ont d’emblée une forme en poire et sont utilisées chez les patientes qui ne veulent surtout pas d’effet bombant à la partie supérieure du sein. Elles ne sont pas conseillées chez les patientes qui ont un aplatissement naturel à la partie haute du thorax et un creux dû à l’évidement de la glande mammaire et des tissus sous-cutanés. Leur inconvénient est de rajouter un risque supplémentaire de se retourner, notamment si on les place derrière le muscle pectoral. Dans ce cas le sein prendrait une forme complètement anormale (aspect bombé de la partie supérieure et complètement vidé de la partie inférieure). Elles sont indispensables dans la chirurgie plastique de reconstruction mammaire après cancer du sein, car elles seules avec leur forme en poire permettent de créer un sein naturel chez les patientes qui ont eu une exérèse d’une grande quantité de peau.
Comment choisir si l’on veut que ces prothèses soient derrière le muscle ou derrière la glande mammaire ?
En fait, le choix se fera à l’aide du chirurgien plasticien. Les seins sont normalement devant le muscle pectoral. Cependant, il faut se méfier de cette position car pour les patientes qui souhaitent un volume mammaire important, si on place ce volume devant le muscle pectoral cela va distendre la peau à long terme et créer une ptôse mammaire (chute des seins) avec un résultat très décevant au bout de deux à trois ans. Donc pour les gros volumes, il est parfois préférable de tenir l’implant mammaire en le plaçant derrière le muscle pectoral, même si cela est plus douloureux.
De plus, chez les patientes très minces ou maigres, il est préférable de placer l’implant mammaire derrière le muscle pectoral pour éviter que l’on devine la prothèse mammaire et que l’on voit apparaître des plis. Personnellement, dans deux tiers des cas environ, je place les implants mammaires derrière le muscle et dans un tiers des cas en moyenne devant le muscle. Cela est possible chez les patientes qui ont une peau épaisse et qui ont déjà une quantité de glande mammaire suffisante. Vous serez avertie de la position préférable en signant le consentement éclairé, vous me donnez toute votre confiance pour que je change éventuellement d’avis si en cours d’intervention j’objective un muscle pectoral trop fin ou trop abîmé. L’endroit précis où auront été placées les prothèses mammaires figurera dans le compte-rendu opératoire que je vous remettrai lors de la première visite de contrôle postopératoire après la chirurgie mammaire.
De plus, le fait de placer les prothèses derrière le muscle rend plus facile la surveillance des seins par mammographie et l’éventuelle ponction de calcification si cela devait arriver un jour. En effet, dans ce cas les implants mammaires sont protégés par le muscle.
Comment choisir la zone par laquelle seront insérées les prothèses mammaires ?
Il existe trois voies d’abord :
1) Au niveau de l’aréole : pour ma part je pratique cette voie en trans-aréolaire en passant sous le petit mamelon qui est au milieu. Cela crée une cicatrice moins visible qu’en passant autour de l’aréole. Cette voie, qui se situe sur une zone déjà pigmentée est a priori très discrète, notamment chez les patientes qui ont des peaux mates ou colorées (si la cicatrice est pigmentée, elle est dans une zone déjà pigmentée, le résultat est donc discret). Par contre, elle est limitée notamment pour les prothèses mammaires en silicone car pour les gros volumes, ceux-ci ne passeraient pas à travers l’aréole.
2) La voie au niveau du sillon sous-mammaire : c’est la voie qui est utilisée en chirurgie esthétique pour les gros volumes, car il n’y a pas de limite de taille si ce n’est la limite du résultat esthétique. Sachant que le sillon sous-mammaire est toujours caché par la légère ptôse naturelle du sein, cette voie est très discrète. Par contre, elle est à bannir chez les patientes qui feraient des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdiennes car cela pourrait bien entendu gâcher le résultat.
3) La voie axillaire : elle est aussi utilisée selon le choix des patientes. Elle est discrète mais pas tout à fait invisible chez les patientes qui pratiquent du sport et lèvent souvent les bras. Elle n’agit pas au niveau du système lymphatique. Par cette voie je ne place que des prothèses mammaires rondes car lors de l’introduction de la prothèse mammaire, il y a un risque de retournement pour les prothèses anatomiques. De plus, en cas de changement de prothèses, comme il est parfois difficile d’agrandir la loge, il est souvent préférable de changer de voie d’abord. Cela a donc l’inconvénient de créer une deuxième cicatrice.
L’emplacement de la cicatrice se discute donc au cas par cas avec chaque patiente avant l’intervention de chirurgie plastique.
À quel âge peut-on demander une intervention de prothèses mammaires ?
D’un point de vue physiologique, il est bien entendu important de connaître la date d’apparition des règles et d’évaluer le niveau de développement de la glande mammaire avant de poser des implants mammaires à une jeune femme. Cela conduit donc tout naturellement à pratiquer cette intervention de chirurgie plastique après 18 ans et après discussion avec la patiente et éventuellement sa famille, afin d’évaluer le contexte psychologique et la maturité de la jeune fille. Dans tout acte de chirurgie esthétique, il est important d’évaluer que l’acte a bien été mûrement réfléchi.
Combien de fois dans une vie devra-t-on changer les prothèses mammaires ?
Lorsque l’on s’engage dans une intervention de pose d’implants mammaires, il est important de savoir qu’il s’agit d’un corps étranger qui aura une durée de vie et qu’il faudra probablement changer pour simple cause d’usure. En effet, la prothèse mammaire sera au contact du muscle pectoral et sera mobilisée lors des mouvements de sport, port de charge lourdes, déménagement, vie quotidienne, etc. On peut donc imaginer qu’il y aura bien entendu une usure mécanique qui se fera au niveau de l’enveloppe de la prothèse mammaire. De plus, le corps a une certaine acidité qui pourra peut-être aussi altérer à la longue la prothèse mammaire. Compte tenu des risques inhérents à chaque intervention de chirurgie mammaire, on ne conseille plus systématiquement de changer les implants tous les dix ans. On préfère aujourd’hui demander au gynécologue ou au médecin traitant d’effectuer un bilan tous les dix ans, avec soit mammographie et échographie, soit IRM, afin de visualiser au mieux l’aspect de la prothèse mammaire, des éventuels plis ou des risques de faiblesse de celle-ci. Cela permettra donc au chirurgien plasticien de prévenir la patiente et d’évaluer la durabilité moyenne de l’implant mammaire. La durée de vie des prothèses est éminemment variable. Il faut tout de même penser qu’il y aura probablement deux à trois changements dans une vie bien remplie.
Quel impact les prothèses mammaires ont-elles sur la grossesse et sur l’allaitement ?
Il est conseillé de ne pas être enceinte pendant un an après une intervention de chirurgie esthétique pour implants mammaires, pour éviter les distensions de la peau tout autour de la prothèse. Passé ce délai, il n’y a aucun problème à être enceinte, ni à allaiter. Par prudence, il est tout de même préférable, en cas de moindre sensation anormale au niveau de ses prothèses mammaires, d’en faire le bilan avant d’entreprendre une grossesse.
Où en est-on des connaissances en ce qui concerne les prothèses mammaires et le risque de cancer ou de maladie de l’immunité ?
À ce jour, il n’a pas été démontré de risque de cancer du sein suite à une pose d’implant mammaire. Nous avons actuellement un recul de soixante ans sur les poses d’implants mammaires. Par contre, il faut savoir qu’en France une femme sur huit environ peut se voir développer un adéno carcinome du sein, donc les personnes qui portent des implants mammaires devront, après quarante ans, être suivies comme toute patiente de sexe féminin, par des mammographies tous les ans ou tous les deux ans, selon les antécédents. Par sécurité, pour les prothèses et pour avoir un meilleur dépistage, il est conseillé de faire ces mammographies dans des centres spécialisés de mammographie lorsque l’on porte des implants mammaires. En effet, cela permet d’avoir une évaluation précise de la glande mammaire tout autour de la prothèse mammaire.
Concernant les maladies auto-immunes, il n’a pas été démontré statistiquement de risque en cas de pose d’implants mammaires.
Peut-on prendre l’avion avec des prothèses mammaires ?
Oui, les avions étant pressurisés, il n’y a aucun problème pour prendre l’avion avec des prothèses mammaires. Par contre, après toute intervention de chirurgie mammaire, il est conseillé de ne pas faire de vol au long cours pendant un mois après la pose d’implants mammaires pour éviter le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.
Peut-on faire de la plongée, du saut en parachute lorsque l’on a des prothèses mammaires ?
Avec des implants mammaires de silicone qui sont remplis d’une matière compacte, il n’y a aucune contre-indication à faire de la plongée sous-marine. Par contre, par principe de précaution, il est dit aux patientes qui pratiquent régulièrement du saut en parachute que ce sport est considéré comme dangereux pour les implants mammaires, compte tenu de la hauteur du saut et du risque d’impact à l’arrivée. De la même façon, il est conseillé de porter un soutien-gorge bien serré en cas de pratique d’un sport violent, pour éviter les effets de cisaillements de la prothèse au sein de sa loge. Notamment, le power plate est déconseillé chez les porteuses d’implants mammaires car les micro-vibrations semblent présenter un risque d’épanchement péri-prothétique. Les implants mammaires étant des corps étrangers, on demande tout de même aux patientes d’en prendre soin comme elles pourraient prendre soin d’implants dentaires ou de prothèses articulaires.
La pose d’implants mammaires risque-t-elle d’altérer la sensibilité de mes seins ?
Le fait de placer des implants mammaires provoque forcément l’arrachage de quelques petits nerfs intercostaux, donnant la sensibilité du mamelon. Il y a donc forcément en postopératoire une diminution de sensibilité au niveau des aréoles et des mamelons. Je vous conseillerai, dès trois semaines après l’intervention, de commencer à masser l’aréole et le mamelon, quelle que soit la voie d’abord utilisée afin de réactiver la sensibilisation de cette zone. La re-sensibilisation se fait de façon progressive, elle peut mettre jusqu’à six mois avant de réapparaître, et elle est véritablement liée aux massages qui devront être pratiqués par la patiente. Il y a donc fort peu de cas d’anesthésie partielle ou totale de l’aréole et du mamelon.